Water Man – Kenya Life. @Rodney Rascona Au Kenya, un homme a du mal à transporter des cruches d’eau sur son vélo jusqu’à son village. Recueillie dans un étang stagnant, l’eau était putride et pleine de bactéries. L’ébullition est nécessaire pour éliminer les dangers potentiels, mais il y a rarement assez de temps pour purifier l’eau. Sa famille a probablement étanché sa soif avec l’eau directement de l’étang.
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Joe Biden porte l’ambition d’une reprise verte post-pandémie.
Joe Biden organise le jeudi 22 et vendredi 23 avril 2021 le Leader Summit on Climate, qui réunira une quarantaine de dirigeants internationaux, dont Xi Jinping et Vladimir Poutine. Une nouvelle étape significative cohérente avec l’annonce de réintégration des Etats-Unis dans l’Accord de Paris sur le climat, en janvier 2021. Le président Américain entend bien incarner la relance verte post-pandémie.
L’objectif du sommet est de galvaniser les efforts internationaux en prévision de la COP 26, qui se déroulera à Glasgow en novembre 2021. Le président Américain porte toujours l’ambition d’un réchauffement planétaire limité à 1,5 °C. Pour atteindre cet objectif, la scène internationale s’attend à une annonce des Etats-Unis d’une réduction de 50% de ses émissions de Co2 d’ici 2050.
Quels sont les point clés du Leader Summit on Climate ?
- Le renforcement des efforts déployés par les états responsables de 80% de l’émission de gaz à effet de serre, ainsi que le rapprochement avec les acteurs de la société civile engagés pour maintenir la pression sur la limite de réchauffement climatique de 1,5 °C.
- Les soutiens financiers publiques et privé pour stimuler la transition écologique et aider les pays vulnérables face au changement climatique.
- La création de nouvelles opportunités économiques par la stimulation des technologies de transformation écologiques fortement créatrices d’emploi.
Convergence internationale et surenchères ambitieuses.
Joe Biden a invité une quarantaine de dirigeants internationaux par visioconférence, ce qui a suscité des annonces prometteuses.
Malgré les tensions qui entre les deux pays, Pékin a annoncé la participation de Xi Jinping à cette rencontre. Le président américain échangera avec son homologue chinois pour la première fois depuis sa prise de fonction. Les deux pays ont tous les deux un rôle déterminant dans la lutte climatique car ils sont responsables à eux deux de près de 40% des émissions mondiales de Co2. La Chine a provoqué de grands espoirs en janvier 2021 en annonçant un objectif de neutralité carbone d’ici 2060. Un projet ambitieux au regard de leur approvisionnement énergétique reposant majoritairement sur le charbon.
« Ce n’est en aucun cas un retour glorieux. Mais plutôt un mauvais élève qui revient sur les bancs de l’école après avoir séché les cours », critique Zhao Lijian, porte-parole de la diplomatie chinoise.
Contrairement à de nombreux pays, l’Inde respecte les engagements climatiques pris lors de la COP21. Le pays va même jusqu’à porter à 60% d’ici 2030 la part des combustibles non fossiles dans la production d’électricité, contre un objectif initial de 40%. L’Inde s’est également fixé l’objectif d’atteindre 450 gigawatts de capacité de production d’énergie renouvelable. Néanmoins, le troisième pays émetteur de Co2 dans le monde risque de voir ses émissions de Co2 augmenter de 50% d’ici à 2040. Le pays pointe du doigt le manque de soutien des pays développés, responsables historique du réchauffement climatique.
Vladimir Poutine participera bien à la rencontre. Dans son communiqué, la présidence affirme qu’elle « présentera l’approche de la Russie dans le contexte de l’établissement d’une large coopération internationale pour surmonter les conséquences négatives du changement climatique ».
Le Royaume-Uni vise la neutralité carbone en 2050. Boris Johnson a annoncé accélérer les transformations économiques du Royaume-Uni pour atteindre une réduction de 78% d’ici 2035 par rapport à 1990. Cette stratégie s’appuie sur l’accueil » d’ entreprises pionnières de nouvelles technologies et des innovations vertes « .
Le Premier Ministre Israélien Benyamin Netanyahou a formulé un engagement important pour son pays et la planète. « Je m’engage à réduire les émissions de dioxyde de carbone et à mener à bien la transition des combustibles fossiles aux énergies renouvelables en Israël d’ici 2050 ». C’est la fin de la production d’énergie grâce au charbon pour l’Israel !
L’Europe réagit
Il semblerait que l’annonce du Leader Summit on Climat ait accéléré les discussions des institutions européennes. A la veille du sommet, la Commission, le Parlement et les dirigeants du Conseil ont délibérés. En est ressortie une loi historique sur le climat pour apparaitre comme le continent le plus ambitieux en matière d’action climatique. L’Europe a ainsi annoncé un nouvel objectif à la hausse de 57% de réduction de nos émissions de Co2 par rapport à 2050
Comment sera respecté cet objectif ?
- En renforçant les « puits de carbone naturels » que sont nos forêts, prairies ou encore zones humides.
- En créant un Haut Conseil Européen pour le climat qui se fera le relai des avis scientifiques indépendants.
- En créant une commission Européenne de contrôle climatique qui appliquera à chaque propositions législative un test de cohérence climatique. Si un texte proposé va à l’encontre de cet objectif de 57% de réduction de Co2 en 2050, il sera bloqué par l’organisme de contrôle.
- Un budget carbone annuel sera créé fixant la totalité des émissions à ne pas dépasser.
« La Loi Climat est une pierre angulaire du Green Deal. Son adoption ouvre la voie à la réforme de 50 lois européennes d’ici la fin 2022. » – Pascal Canfin, député européen LREM.
Rappelons que tous ces engagements ne valent que s’ils sont tenus. Force est de constater que depuis les premières discussions internationales de l’ONU en 1995, les émissions de CO2 n’ont cessées d’augmenter (hors période 2020 liée au covid). L’Agence internationale de l’énergie a communiqué le 20 avril 2021 sur l’augmentation en 2021 de 1,5 milliard de tonne de Co2, soit 5% de plus par rapport à 2019. La fixation d’objectifs nationaux et internationaux demeure la première marche d’un long escalier.
Quelles implications pour les entreprises ?
« Le message envoyé par Biden, c’est : “Nous, on investit des milliards de dollars dans une relance et il faut que, d’ici la COP26, il puisse y avoir un virage” » résume Eddy Perez, de l’organisation Climate Action Network Canada.
Ainsi, les entreprises peuvent s’attendre à une annonce d’un plan d’investissement de 2000 milliards de dollars pour la transition, annoncé parmi les souhaits du président Américain.
Déjà en 2020, WWF France chiffrait à 1 million le nombre d’emplois possiblement créés en France d’ici 2022 à travers un plan budgétaire climatique. Le nombre d’emplois créés pourrait s’élever à 1,8 million à l’horizon 2030 dans les secteurs clés de la rénovation, des énergies renouvelables, de la mobilité, de l’agriculture et du tourisme.
A l’approche du sommet, les entreprises se positionnent en soutien au changement climatique. La coalition « We Mean Business » qui rallie 300 entreprises Américaines, a publié une lettre ouverte pour appeler le président Biden à adopter une cible d’au moins 50% sous le niveau de 2030.
Apple et Facebook ont notamment annoncé des actions pour lutter contre le changement climatique. Apple a doté de 200 millions de dollars le Restore Fund pour investir dans des projets forestiers, tandis que Facebook a rejoint le club des entreprises qui utilisent 100% d’énergies renouvelables.
Le Président Américain Joe Biden a déjà annoncé un soutien financier à l’association « Clean Cooking Alliance », qui construit des fours fermés aux 2,8 millions de personne exposées à des problèmes respiratoires suite aux inhalation directe de Co2.
Si ces annonces ne font que précéder des actions concrètes, il est important de noter qu’une réelle coopération internationale est en mouvement.
Baptiste Drapier
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