Face à la Covid19, comment gérer les problèmes liés au télétravail : risques psycho-sociaux, dépressions, douleurs physiques des salariés ?

Temps de lecture : 4 minutes

 

Entreprise et Progrès est un think tank qui œuvre pour le bien commun. L’association génère des échanges sur les possibles progrès sociaux, économiques et environnementaux des entreprises.

Il a réunit Michel Cymes, Dr Good, Michele Benzeno, directrice Générale Webedia, Benjamin Brion et Margaux Gelin, Moodwork pour aborder l’impact de la crise sanitaire sur la responsabilité des dirigeants en matière de prévention des risques.

De gauche à droite : Michèle Benzeno (Webedia); Michel Cymes (DrGood); Margaux Gelin & Benjamin Brion (Moodwork).

Aujourd’hui, tous les scientifiques s’accordent pour dire qu’il y a un ROI pour le bien être des collaborateurs.

1€ investi dans le bien-être et la santé au travail génère plusieurs euros de retour sur investissement pour l’entreprise car un collaborateur heureux et en bonne santé est beaucoup plus performant.

 

Michel Cymes explique l’importance des actions de prévention des risques de santé au travail de la part des dirigeants, notamment en cette troublante période de télétravail.

En effet, ce qui a changé depuis la crise du COVID 19, c’est bien notre rapport au travail. Une étude sur 100 000 posts de réseaux sociaux menée en février 2020 puis en février 2021 démontre qu’aujourd’hui, 20% des collaborateurs sont préoccupés par le télétravail. Les principaux univers sémantiques de l’étude sont : l’équilibre vie professionnelle et personnelle ; le télétravail ; le bien être au travail ; la question des rémunération et des avantages.

Le respect de cet équilibre doit reposer sur le droit à la déconnexion. Or, les horaires de travail sont clairement moins délimités en télétravail et, à moins d’être très strict (ce qu’il faut faire), il n’y a pas de déconnexion. Il y a donc un risque pour le collaborateur dont le cerveau ne refroidit jamais.

Attention au Burn out, et ce même si les voyants sont au vert, car il peut survenir d’une journée à l’autre. La distanciation sociale doit nous rendre encore plus vigilant les uns par rapport aux autres car ce sont habituellement les collègues qui servent de sentinelle en alertant d’un comportement anormal.

 

Comment l’entreprise peut-elle agir pour la prévention des risques sanitaires ?

Margaux Gelin nous explique qu’il y a 3 niveaux de prévention des risques sanitaires en entreprise : La prévention primaire, secondaire et tertiaire.

  • La prévention primaire : ensemble des actions visant à diminuer l’apparition des risques, ce qui passe par la formation et la sensibilisation.
  • La prévention secondaire : ensemble des actions visant à diminuer la portée des risques, lorsque ceux-ci sont avérés : on agit sur les problématiques.
  • La prévention tertiaire : ensemble des actions visant à diminuer les conséquences des risques lorsqu’un ou plusieurs accidents (accident du travail ou maladie professionnelle) ont déjà eu lieu.

 

Parmi les exemples donnés, nous pouvons citer Webedia, représentée par Michèle Benzeno. Le Comex organisait chaque jour du confinement, à 15h, une séance de partage de difficultés, mais aussi de projets avec tous les collaborateurs.

En ce qui concerne les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS), ils sont liés à une mauvaise ergonomie des équipements (hauteur du bureau, de la chaise, des machines) et peuvent être anticipés. Ainsi, Michel Cymes raconte le cas d’ouvriers dans une chocolaterie, soumis à des gestes répétitifs, qui s’échauffent 5-10 minutes avant de se mettre derrière les machines.

 

La responsabilité des entreprises : la lutte contre le stress.

Il y a une définition médicale très précise du stress : c’est un « état réactionnel de l’organisme soumis à une agression brusque ».

Vos collaborateurs sont 62% à souhaiter une mise en place prioritaire de mesures contre le stress. C’est un des éléments majeurs de problèmes de Qualité de Vie au Travail (QVT). Nous vous conseillons de mettre rapidement en place des actions primaires et secondaires.

Attention toutefois à ne pas confondre stress choisi (on choisit son travail) et le stress subi, par la hiérarchie ou les objectifs de résultat.

Quelle doit-être la position de l’entreprise vis à vis de problèmes sanitaires plus intimes ?

Si la transparence doit être le maitre mot dans le cadre d’un plan de prévention de risques sanitaires, les problèmes plus intimes tel que l’addiction ou l’obésité relèvent de la sphère privée. L’action considérée comme adéquat dans ces cas de figure dépend de la culture de l’entreprise. Certaines vont mettre en place des campagnes de sensibilisation et de formation anonymes, là où d’autres vont organiser des conférences publiques sur le sujet.

 

Les entreprises « performantes » pour la santé de leur collaborateurs.

Bien entendu, une entreprise ne doit pas se substituer à l’hôpital public. Cependant, c’est un thème de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) qui est progressivement assujetti à des indicateurs de performance. En effet, les fonds d’investissements ESG (économiques, sociaux et environnementaux) sont de plus en plus friands d’indicateurs sur les actions mises en place par l’entreprise pour évaluer la performance globale de ses entreprises. 

C’est un sujet de fond qui intègre depuis peu la marque employeur des entreprises.

Pour conclure, rappelons que le devoir du dirigeant vis-à-vis de la santé de ses collaborateurs est avant tout un devoir de vigilance. Il s’agit de casser les compartiments d’entreprises, et de faire en sorte que tous les collaborateurs veillent les uns sur les autres, même s’ils ne sont pas dans la même équipe ou le même département. Le dirigeant doit pouvoir se rendre disponible, à l’écoute de ses collaborateurs et proactifs pour anticiper certains problèmes de santé.

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