Fidèle à son engagement historique pour la biodiversité, en 2024 l’agence Parangone souhaite inciter les entreprises à passer un cap dans leurs engagements pour les causes environnementales et changer d’échelle dans leur approche. Soutenue dans cet élan par les récentes progressions réglementaires en faveur de la nature, sa restauration et son intégration dans le reporting extra-financier, l’équipe Parangone s’entoure d’experts pour créer une offre outillée et concrète en faveur de la biodiversité.  

 

Une vision partagée : l’entreprise, gardienne du vivant  

L’humanité s’est progressivement et étrangement désolidarisée de toutes les autres formes du vivant en considérant la nature surtout sous l’angle utilitaire. Cet hybris coûteux atteint aujourd’hui un point culminant d’appauvrissement et de déséquilibre des écosystèmes jusqu’à menacer la biodiversité en tant que patrimoine naturel, agent de régulation du climat et moyen de subsistance, à commencer par les ressources alimentaires. 

Emprunté au vocabulaire des sciences physiques, puis des sciences comportementales, le concept de “résilience écologique” connaît depuis quelques années un véritable essor, et avec lui, la recherche de leviers pour l’activer. Il évolue vite vers celui de “la résilience des territoires”, concept à l’horizon mobilisateur, qui désigne de fait la responsabilité des pouvoirs publics et des collectivités dans la nécessaire transition à activer. 

Mais comment faire sans l’implication des entreprises, à la fois cause et solution face à la dégradation sans précédent de la faune et de la flore soumis à l’intensité de l’exploitation des sols et des ressources naturelles, et des pollutions industrielles ? “Sans biodiversité, il n’y a pas d’économie, ni de société” peut-on lire dans le rapport France Stratégie 2020 “L’empreinte biodiversité des entreprises” – rejoignant le légendaire “pas de business sur une planète devenue inhabitable” (« There is no business to be done on a dead planet ») de l’écologiste américain David Brower. 

 

Plus de la moitié du PIB mondial provient de la nature, selon le Forum économique mondial*1

De la même façon que l’ampleur du dérèglement climatique requiert une mobilisation sans précédent des acteurs économiques, la biodiversité, cause indissociable de la première tant il y a d’interactions, ne pourra être sauvée sans l’intervention à grande échelle des entreprises. 

 

Le défi est ardu : les entreprises sont déjà mobilisées pour l’environnement à travers leurs politiques RSE, c’est incontestablement un effort supplémentaire et si la métrique carbone permet des actions mesurées et donc valorisables, on attend toujours le même type de standard pour la réparation du vivant. 

Mais ont-elles le choix ? Il y a celles en première ligne parce qu’avec une activité fortement dépendante de l’état de la biodiversité (on pense bien sûr au secteur agroalimentaire, de la pêche, à celui de la cosmétique, du laboratoire, de l’industrie textile…). Ensuite les entreprises du BTP et des transports qui sont impactées par les réglementations régulant l’usage du foncier (bien que celles-ci soient trop souvent soumises à des rétropédalages). Et enfin toutes les autres lorsqu’il faudra bien systématiquement arbitrer entre espace d’activité et espace naturel.  

Il s’agit donc de “reconcevoir, réinventer et changer le récit”*2 comme l’expriment judicieusement Anh Nguyen et Auriane Clostre dans l’article “Biodiversité en péril : les entreprises vont-elles enfin s’engager ? Cet article souligne également qu’aujourd’hui seules 20% des entreprises du S&P 500 ont pris des engagements sur ce sujet.

Voici donc le pari que fait Parangone en initiant la constitution d’un comité d’experts aptes à porter ce récit auprès des dirigeants d’entreprises par une approche pragmatique et proche de la réalité de l’entreprise, qui sort le sujet des idées reçues et des angles morts.  

  

Alors que faut-il faire concrètement ? 

La taxonomie européenne avait réhabilité en 2018 la question de la biodiversité dans les standards de responsabilité sociétale de l’entreprise. En 2023, c’est la CSRD, nouvelle réglementation européenne de reporting, qui enfonce le clou de la normalisation (même si l’on entend déjà les entreprises prévoir d’écarter cet ESRS). La notion de double matérialité fait de la nature une partie prenante – silencieuse mais reconnue. 

La préservation du vivant devient par ailleurs un sujet à travers lequel on juge l’action des entreprises, qu’on en soit salarié ou simple citoyen. Le média “Parlons RH” – média de référence des professionnels des ressources humaines révèle dans une étude de 2022 *3 que les salariés jugent leurs entreprises pas assez engagées*4. Sans compter le franc succès de La Fresque de la Biodiversité, avec environ 50 000 personnes formées depuis sa création, inspirée de la Fresque du Climat conçue par Cédric Ringenbach (dont on salue la générosité d’avoir partagé ce concept sans contrepartie financière).

Reste-t-il encore beaucoup d’arguments pour ne pas agir ? “On n’est pas directement concernés” : ça ne marche plus vraiment tant le sujet ne connaît pas de frontière entre le monde de l’entreprise et la société et tant la biodiversité est devenue “le marqueur de la qualité de vie” comme le souligne Emmanuel Régent, fondateur de l’association Biodiversio, association de chefs d’entreprise pour le climat et la biodiversité, reconnue ‘Partenaire Engagé pour la Nature’ par l’Office Français de la Biodiversité. 

 

Ceci étant dit, comment s’y prend-t-on ?  

Comme pour toute démarche de responsabilité sociétale : en commençant par un diagnostic. Le secteur d’activité, l’implantation géographique, le business model déterminent le niveau de dépendance à la nature et ses ressources et le niveau d’impact sur les écosystèmes ; selon si l’entreprise a une emprise foncière importante, peu importante ou quasiment nulle, le diagnostic pourra intégrer spécifiquement un diagnostic écologique pour agir en priorité sur l’emprise foncière de l’entreprise. Mais il prendra en compte plus largement la biodiversité locale à l’échelle du territoire où elle est implantée. 

Élaborer ensuite un Plan d’action à travers une feuille de route structurée basé sur les évaluations de la première étape, la mesure de risques et opportunités dans une logique de double matérialité et les répercussions financières sur l’exercice de l’entreprise. Ce plan doit ensuite dresser une véritable stratégie et dessiner le rôle de l’entreprise en tant qu’acteur local engagé pour le vivant du territoire dans lequel elle s’inscrit. Ce plan pourra comprendre :   

– La gestion raisonnée de ses espaces fonciers : en créant et préservant des habitats naturels au sein de leurs installations, les entreprises contribuent à la sauvegarde des espèces locales et de la diversité biologique et augmente la capacité de séquestration du dioxyde de carbone ; en renaturant les sites anthropisés est l’étape cruciale, il est possible de restaurer des zones dégradées et de réintroduire des écosystèmes fonctionnels. 

  • La formation des membres du comité de direction et comité d’administration pour appréhender la notion d’interdépendance économique au cœur du business model 
  • La sensibilisation des collaborateurs aux problématiques liées au déclin de la biodiversité et la formation aux mesures adoptées qui visent à renverser la tendance est une autre action nécessaire pour massifier la prise de conscience et l’action collective 
  • La mise en place d’outils de suivi et d’indices, et de process de collecte et d’exploitation de la donnée 
  • Le financement et la participation active, notamment pour les entreprises ne disposant pas de foncier à des projets de préservation de la nature au sein de leur communauté 
  • La mise en œuvre une politique de compensation carbone, élaborée en concertation avec des scientifiques 
  • La mise en place de bilans périodiques et l’intégration dans les outils de reporting RSE et ESG, notamment dans le cadre de la CSRD 

  

Un comité d’experts pour mieux accompagner les entreprises  

Chez Parangone nous avons toujours placé la protection de la biodiversité au cœur de nos réflexions sur la responsabilité sociétale et l’intégrons systématiquement dans nos recommandations adressées à nos clients. Pour approfondir notre engagement, nous nous sommes rapprochés de Biodiversio et d’Emo Concept, et de OCO pour constituer un comité d’experts dans l’objectif de croiser nos compétences variées et de proposer des solutions concrètes et méthodiques aux entreprises. 

 

Biodiversio a été créée dans le but de permettre à toutes les collectivités et professionnels, indépendamment de leur secteur d’activité, de jouer un rôle actif dans la préservation de la biodiversité locale à l’échelle de leur territoire. Ce faisant, l’association prend en compte les contraintes économiques et évolutions réglementaires, ainsi que l’expertise biologique et botanique et les innovations numériques.

Pour atteindre cet objectif, Biodiversio s’appuie sur une équipe dotée de compétences et de savoir-faire pluridisciplinaires reconnus, qui assure le pilotage et la supervision de chaque étape de chaque projet.

Biodiversio a obtenu la reconnaissance « Entreprise engagée pour la nature » discernée par l’Office français de la Biodiversité (OFB).

 

EMO Concept est une entreprise qui se spécialise dans l’Environmental Management Optimization. Au plus proche du terrain, son équipe d’experts propose une solution globale pour la gestion des zones végétalisées et la préservation de l’environnement : diagnostic, préconisations, réalisations, suivi, accompagnement, au fil des saisons et dans le respect de la biodiversité́. Son fondateur Yves Emo a su fédérer plus d’une vingtaine d’experts et de partenaires (experts en agronomie, gestion du territoire, santé environnementale, architecture du paysage, ingénieurs de la nature en ville) et obtenir la reconnaissance « Entreprise engagée pour la nature » discernée par l l’Office français de la Biodiversité (OFB).

 

OCO est né d’un double constat de sa fondatrice Mannaïg de Kersauson, vétérinaire écologue, qui rencontrait d’un côté des agriculteurs en transition vers une agriculture raisonnée et responsable ; et de l’autre côté des associations œuvrant pour le développement de l’agroforesterie en manque de financements. OCO intervient comme intermédiaire de financement participatif, qui recherche des mécènes, particuliers ou entreprises, pour financer des projets agroforestiers, afin de réintégrer l’arbre dans le milieu agricole, d’où il a été évincé par l’agriculture intensive.

En dehors de proposer aux entreprises la possibilité de participer à la neutralité carbone (dans le cadre des politiques de compensation carbone) et le financement des projets réalisés en complicité de l’Association Française de l’Agroforesterie, OCO propose des ateliers de sensibilisation à la biodiversité et des ateliers d’intelligence collective autour des engagements environnementaux des entreprises et propose aux entreprises et leurs équipes d’assister physiquement aux projets de plantation.

 

À travers cette initiative, nous prévoyons dans un premier temps de développer un module de formation destiné à sensibiliser les entreprises aux enjeux environnementaux de préservation et de restauration de la nature et aux solutions à portée de mains. Ce module fournira des outils pratiques pour aider les entreprises à comprendre et à agir en faveur de la biodiversité, consolidant ainsi leurs efforts en matière de responsabilité sociétale sur un axe encore différentiant. 

Nous travaillons également sur une offre outillée pour les entreprises qui vise à guider les entreprises dans l’intégration efficace des enjeux environnementaux, les aidant à concevoir des stratégies robustes pour la protection de la nature. 

 


*1 Forum économique mondial : Nature Risk Rising: Why the Crisis Engulfing Nature Matters for Business and the Economy 

https://www3.weforum.org/docs/WEF_New_Nature_Economy_Report_2020.pdf 

 

*2 Biodiversité en péril : les entreprises vont-elles enfin s’engager ? 

https://www.hbrfrance.fr/strategie/biodiversite-en-peril-le-role-crucial-des-entreprises-60098#:~:text=Selon%20le%20Boston%20Consulting%20Group,des%20engagements%20sur%20ce%20sujet 

 

*3 Biodiversité : les salariés jugent leurs entreprises « pas assez engagées » 

https://www.parlonsrh.com/media/biodiversite-les-salaries-jugent-leurs-entreprises-pas-assez-engagees/ 

 

*4 79% des salariés interrogés jugent que l’action de leur entreprise pour la biodiversité leur permettraient de contribuer à des enjeux qui dépassent le cadre de l’entreprise 

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