La conviction et l’intuition, c’est ce qui a guidé Vanessa Logerais fondatrice de l’entreprise à mission Parangone, agence de conseil en stratégie RSE et accompagnement à la transformation. Entretien.
Après avoir travaillé auprès d’institutions européennes et en agence de communication, vous fondez l’agence Parangone, en 2010. Pourquoi ce choix ?
Au-delà du choix de l’indépendance, j’ai ressenti le besoin de contribuer concrètement à la transformation de la société, sur un chemin de progrès, vers moins de défiance, moins d’arrogance et de cupidité. Cette forme de dérive du système, obnubilé et organisé selon le seul dogme de la performance financière, m’a toujours fortement interpellée. D’où la création de Parangone pour accompagner les entreprises, catalyseurs de cette transformation, avec l’intuition que l’exception de la recherche d’impact sociétal pouvait devenir la norme.
Comment les aidez-vous à faire cette transition ?
La RSE n’est pas une recette, ni une belle stratégie sur un Powerpoint. Ce sont des hommes et des femmes prêts à une transformation en profondeur, pour avoir un impact positif sur la société. Nous avons, avec mon associée Amélie Foulon, créé une méthode fondée sur trois piliers. D’abord, révéler les pépites de l’entreprise, son capital humain, sa capacité de l’entreprise à se transformer. Ensuite, sortir de l’idée qu’on est dans la compétition, pour être dans la convergence. Une évidence pour réussir à relever les défis collec
tifs et sectoriels. Enfin, le rayonnement, pour savoir rendre compte des actions sociales et environnementales que l’on porte, avec authenticité et sincérité.
Face à l’ampleur des défis à relever, quel peut être le rôle des femmes ?
Essentiel. Christine Lagarde a reconnu récemment dans une vidéo virale, manquer de confiance en elle et ressentir le besoin de compenser par une immense exigence et rigueur dans le travail. Cette humilité favorise une société de confiance basée sur l’effort, l’intelligence relationnelle et l’ouverture. Nous en avons fortement besoin. Féminiser la société permettrait peut-être plus d’empathie, de bienveillance, de pragmatisme. Un atout incontestable pour nous aider à renouer avec le bien commun. Pour autant les jeunes générations sont déjà au-delà de la question d
e genre, pour eux, la mixité et la parité est une évidence. C’est à travers eux que nous trouverons un nouvel équilibre.
Propos recueillis par Stéphanie Paicheler – Magazine Entreprendre- Mai 2023