Entretien avec Alexis Lemeillet, le co-fondateur de Take A Waste

Soumise à une réglementation environnementale en constante évolution et liée à une multitude de prestataires de la collecte et du traitement, la problématique des déchets en entreprise peut s’avérer complexe.  Elle nécessite bien souvent d’être confiée à un spécialiste qui a une connaissance approfondie des dispositifs et des filières de valorisation afin d’orienter l’entreprise dans ses choix et dans ses stratégies de gestion jusqu’à la prévention à la source des déchets. C’est particulièrement le cas aujourd’hui, alors qu’entre en vigueur le volet de la loi AGEC sur l’obligation de tri à la source des biodéchets, qui vient s’ajouter aux obligations 5 ou 7 flux selon les typologies d’entreprise.

Faisons le point sur cette nouvelle mesure et bien plus avec Alexis Lemeillet, l’un des fondateurs de Take a waste, qui accompagne les entreprises sur cet axe central de leurs démarches durables et responsables en les mettant sur le chemin du zéro déchet.

 

Depuis quinze jours l’obligation du tri à la source des biodéchets s’applique à tous les producteurs de déchets en France, particuliers comme professionnels. Commençons peut-être par la base, qu’est-ce qu’on entend par biodéchets ? Et devrait-on continuer à parler de déchets plutôt que de ressources ?

Les biodéchets regroupent à la fois les déchets alimentaires ou de cuisine, issus de restes de préparation alimentaire (épluchures, sauce, restes de repas, etc.), et les déchets verts provenant des parcs et des jardins.

L’obligation qui est entrée en vigueur au 1er janvier 2024 est celle du tri à la source des biodéchets, en vue de leur valorisation. En effet, ils peuvent être des ressources valorisées grâce au compostage ou à la méthanisation, qui produisent respectivement du compost et du biogaz, afin d’éviter l’incinération ou l’enfouissement des déchets. Or, le recyclage des biodéchets, qui représentent plus de 20 millions de tonnes en France, est encore trop peu répandu.

 

Parlons du cas de l’entreprise qui ne dispose ni de foncier, ni de cantine, ni de production alimentaire. Une simple cuisine à disposition des collaborateurs qui y préparent et réchauffent leurs repas de midi, constitue déjà une raison de mener une réflexion sur les déchets alimentaires ?

Absolument. La question se pose à partir du premier kilo de déchets produit. Une cuisine mise à disposition des collaborateurs génère des déchets organiques et la réflexion sur leur gestion est nécessaire. La première chose à faire est de réduire au minimum les déchets alimentaires, ce qui diminue significativement l’impact environnemental de l’entreprise, puis de mettre en place un tri à la source des déchets alimentaires permettant leur valorisation.

La mise en place du tri passe par la sensibilisation et la formation du personnel, ainsi que le déploiement de matériel approprié, comme des bacs spécifiques, et la mise en place de signalétiques claires visant à simplifier le processus de tri.

 

Quelles sont les solutions qui s’offrent aux entreprises pour leur mise en conformité quant au traitement de ce type de déchets ?

Pour garantir leur mise en conformité relative au tri des biodéchets, deux grandes solutions s’offrent aux entreprises :

L’entreprise peut choisir de traiter ses biodéchets sur site : dans ce cas, une personne physique ou morale doit être désignée comme responsable de la bonne gestion du site et doit être formée.

L’entreprise peut aussi faire appel à un prestataire de collecte externe – que nous prenons le soin de sourcer. Ceci implique de dimensionner et choisir une prestation de collecte en fonction de différents critères comme la typologie de biodéchets, la proximité de l’exutoire de traitement (compostage ou méthanisation) ou encore le prix de la prestation.

 

Que deviennent les biodéchets triés ? 

Les biodéchets sont d’abord séparés des éventuels emballages qui les polluent. Pour cela, ils sont broyés, mélangés avec de l’eau puis pressés contre un filtre, dans un déconditionneur. Ensuite, ils peuvent rejoindre deux filières de traitement :

  • le compostage, qui produit du compost
  • la méthanisation, qui produit du biogaz (injecté ensuite au réseau, ou transformé en chaleur et électricité)

 

Ce qui nous amène vers Take a waste. Comment intervenez-vous dans la gestion des déchets en entreprise ?

Take a waste est un service clé-en-main de gestion des déchets à destination des professionnels dans toute la France. Nous accompagnons les entreprises de A à Z, c’est-à-dire, du diagnostic initial à la mise en place du tri et le choix de solutions de collecte et de valorisation, en passant par la formation du personnel, la proposition de prestataires locaux et de matériels adaptés. Nous recensons près de 2000 prestataires à travers la France pour proposer à chaque entreprise des solutions sur mesure et locales.

Notre service s’appuie sur une étude complète sur tous les flux de déchets de l’entreprise y compris des performances de recyclage et de l’impact environnemental. Une fois le tri instauré, nous aidons les entreprises dans une gestion de leurs déchets à long terme. En tant que mandataire de gestion, nous assurons le pilotage des prestations de collecte. Ensemble, nous déployons des actions adaptées à l’entreprise afin de réduire au maximum leurs déchets.

Nous établissons automatiquement le registre de suivi des déchets pour les entreprises dont nous gérons les déchets, puis nous proposons une visualisation claire d’indicateurs de performance personnalisés. Cela permet de détecter les gaspillages, suivre dans le temps des quantités de déchets, les taux de recyclage, l’impact carbone et les coûts de gestion des déchets détecter les gaspillages. In fine l’entreprise peut optimiser ses achats en fonction de ces indicateurs.

 

Pouvez-vous aussi accompagner l’entreprise sur la partie reporting ?

Notre offre comprend un reporting déchets automatisé qui regroupe toutes les prestations de collecte pour que l’entreprise puisse suivre sa production de déchets en temps réel et progresser dans la durée. Ce reporting permet également aux entreprises soumises à la Déclaration de Performance Extra Financière (DPEF) et/ou à la directive Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) de répondre aux obligations relatives à la prévention et la gestion des déchets.

 

En quoi Take a waste est un partenaire pour progresser en termes d’économie circulaire et la RSE ?

Notre approche va au-delà de la simple conformité réglementaire, que l’on atteint en générale en quelques mois auprès des nouveaux clients. Nos programmes de formation et de sensibilisation permettent de former les collaborateurs de l’entreprise sur les enjeux de gestion des déchets et de les mobiliser afin de maximiser la réduction à la source des déchets et engager le chemin vers le zéro déchet.

Par ailleurs, notre engagement inclut une veille réglementaire constante pour garantir que nos clients sont toujours en phase avec les évolutions législatives. Notre objectif étant d’éviter le recours à l’incinération ou à l’enfouissement, nous accompagnons les entreprises vers l’économie circulaire grâce à l’incitation au réemploi lorsque cela est envisageable avec leurs déchets spécifiques.

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